El Bosque sin Colores

La ForĂȘt sans Couleurs đŸŒČ

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Il y a trĂšs longtemps, dans un coin oubliĂ© du monde, il y avait une forĂȘt trĂšs Ă©trange. Tout y Ă©tait gris : les arbres, les fleurs, le sol et mĂȘme le ciel. Les animaux y vivaient tranquillement, mais parfois ils sentaient que quelque chose manquait. Ils ne savaient pas exactement quoi, mais la forĂȘt semblait triste et terne.

Dans cet endroit vivait Benito, un petit oiseau aux plumes d’un gris pĂąle, tout comme le reste autour de lui. Bien qu’il n’ait aucune couleur, Benito Ă©tait spĂ©cial parce qu’il chantait toujours. Son chant Ă©tait doux et joyeux, comme s’il voulait remplir la forĂȘt de quelque chose que personne ne pouvait encore voir. Parfois, en chantant, il rĂȘvait d’une forĂȘt pleine de couleurs vives, oĂč les feuilles seraient vertes, les fleurs rouges et jaunes, et le ciel bleu. Mais quand il ouvrait les yeux, tout restait gris.

Un jour, alors qu’il explorait une partie de la forĂȘt qu’il n’avait jamais visitĂ©e, Benito trouva une petite fleur fanĂ©e prĂšs d’un ruisseau. La fleur semblait si triste qu’il dĂ©cida de lui chanter pour la rĂ©conforter. Il commença avec une mĂ©lodie douce, puis ajouta des notes plus hautes et brillantes. À sa grande surprise, tandis qu’il chantait, la fleur commença Ă  changer. D’abord, une lĂ©gĂšre teinte rose apparut sur ses pĂ©tales, puis un jaune Ă©clatant, et enfin un magnifique rouge intense.

— Waouh ! s’exclama Benito en sautillant d’excitation. Mon chant peut peindre !

Mais quand il retourna dans la clairiĂšre oĂč vivaient les autres animaux pour leur raconter ce qu’il avait dĂ©couvert, beaucoup se moquĂšrent de lui.

— Chanter pour peindre ? dit un Ă©cureuil en agitant la queue. C’est impossible. Notre forĂȘt a toujours Ă©tĂ© grise, et elle le restera.

— Et pourquoi voudrions-nous des couleurs ? demanda un renard en bñillant. Nous sommes bien comme ça.

Benito ne se dĂ©couragea pas. Il savait ce qu’il avait vu et voulait essayer Ă  nouveau. Alors, ce mĂȘme aprĂšs-midi, il vola vers un groupe de buissons gris prĂšs du lac et commença Ă  chanter. Au dĂ©but, les animaux qui passaient par lĂ  le regardĂšrent avec curiositĂ©, mais ils remarquĂšrent bientĂŽt quelque chose d’étonnant : les buissons commencĂšrent Ă  briller avec des tons verts et dorĂ©s. Les feuilles prirent vie, et certaines avaient mĂȘme des reflets argentĂ©s sous la lumiĂšre.

— C’est vrai ! cria un lapin en bondissant de joie. C’est incroyable !

BientĂŽt, tous les animaux de la forĂȘt se rassemblĂšrent autour de Benito, Ă©merveillĂ©s. Ils voulaient qu’il peigne encore plus de choses, alors ils guidĂšrent l’oiseau vers les endroits les plus ternes de la forĂȘt. Benito chantait de toutes ses forces, et peu Ă  peu, la forĂȘt commença Ă  se transformer. Les fleurs se remplirent de couleurs vibrantes, les arbres portaient des feuilles vertes et dorĂ©es, et mĂȘme l’eau du lac reflĂ©tait des tons bleus et argentĂ©s.

Cependant, il y avait un problĂšme : Benito ne pouvait pas tout faire seul. Sa voix Ă©tait puissante, mais elle se fatiguait vite. Alors, les animaux dĂ©cidĂšrent de l’aider. L’écureuil grimpa aux arbres pour montrer les branches les plus grises, le renard utilisa son odorat aiguisĂ© pour trouver des fleurs cachĂ©es dans les broussailles, et le lapin transmettait des messages entre tous pour organiser oĂč aller ensuite.

Ensemble, ils formĂšrent une Ă©quipe incroyable. Chaque animal dĂ©couvrit qu’il pouvait apporter quelque chose de spĂ©cial. MĂȘme ceux qui avaient d’abord doutĂ© de Benito comprirent dĂ©sormais que chacun Ă©tait important pour rendre la forĂȘt plus belle.

Une nuit, alors que presque toute la forĂȘt Ă©tait colorĂ©e, Benito eut une idĂ©e. Il chanta face au ciel, et cette fois, ses notes flottĂšrent vers le haut, illuminant les nuages de tons roses et orangĂ©s. C’était comme si le coucher de soleil Ă©tait arrivĂ© tĂŽt, mais bien plus brillant. Les animaux applaudirent avec enthousiasme, et depuis ce jour-lĂ , chaque nuit le ciel se peignit de nouvelles couleurs grĂące au chant de Benito.

Avec le temps, la forĂȘt cessa d’ĂȘtre un lieu triste et gris. Elle devint une maison pleine de vie, de rires et de joie. Les animaux apprirent qu’importe Ă  quel point quelqu’un est petit ou diffĂ©rent ; chacun peut faire quelque chose de spĂ©cial pour amĂ©liorer son environnement. Et bien que Benito soit celui qui peignait avec son chant, il savait qu’il n’aurait pas accompli autant sans l’aide de ses amis.

Depuis lors, chaque matin, lorsque le soleil commençait Ă  pointer, les animaux se rassemblaient pour Ă©couter Benito chanter. Ensemble, ils cĂ©lĂ©braient comment la forĂȘt avait changĂ© grĂące Ă  la magie du travail en Ă©quipe et de la croyance en leurs rĂȘves. Car, bien qu’elle ait autrefois Ă©tĂ© un lieu sans couleurs, elle Ă©tait maintenant la plus belle forĂȘt du monde, pleine de vie et de cƓurs heureux.

Et ainsi, Benito et ses amis vécurent toujours entourés de couleurs, se rappelant que la vraie beauté réside dans le partage et la création ensemble.

Fin. đŸŒČ

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