Il Ă©tait une fois un petit souriceau qui vivait dans un terrier douillet sous une vieille maison remplie de livres et de jouets anciens. Ce nâĂ©tait pas un souriceau ordinaire : il avait un travail trĂšs spĂ©cial. Chaque nuit, lorsque tout le monde dormait, il sortait avec sa petite sacoche magique pour chercher des dents de lait perdues sous les oreillers des enfants.
Mais ce travail n’Ă©tait pas seulement pour s’amuser. La Souris savait Ă quel point il Ă©tait important de rĂ©compenser les enfants pour leur bravoure lorsqu’ils perdaient leurs premiĂšres dents. En Ă©change de chaque dent, elle laissait une piĂšce brillante ou un bonbon surprise. Les dents collectĂ©es Ă©taient emportĂ©es dans son atelier secret, oĂč elle les utilisait pour crĂ©er des choses Ă©tonnantes, comme des colliers de dents qui brillaient comme des Ă©toiles ou de petites couronnes qui dĂ©coraient son chez-soi.
Une nuit, alors quâelle marchait dans les rues silencieuses de la ville, la Souris entendit un faible sanglot venant dâune fenĂȘtre entrouverte. Elle sâapprocha discrĂštement et vit une petite fille nommĂ©e Virginie, qui Ă©tait encore Ă©veillĂ©e. Virginie tenait une dent dans sa main et avait les larmes aux yeux.
â Pourquoi pleures-tu, petite ? demanda la Souris de sa voix douce.
Virginie fut surprise de voir le petit souriceau, mais elle répondit :
â Ma dent est tombĂ©e aujourdâhui, et mĂȘme si je suis excitĂ©e, jâai aussi peur que quelque chose ne se passe mal. Et si personne ne vient la chercher ?
La Souris sourit et dit :
â Nâaie pas peur, Virginie. Tu es trĂšs courageuse de prendre si bien soin de ta dent. Et puis, il y aura toujours quelquâun pour te rĂ©compenser.
Avec ces mots, elle glissa une piĂšce dorĂ©e et brillante sous lâoreiller de Virginie et prit dĂ©licatement la dent. Mais avant de partir, elle dĂ©cida de faire quelque chose de spĂ©cial. Elle sortit de sa sacoche un petit cadeau : une minuscule boussole faite Ă partir dâune vieille dent.
â Câest pour toi, dit-elle. Si jamais tu te sens perdue ou as peur, cette boussole te rappellera quâil y a toujours un chemin vers lâavant.
Virginie sourit joyeusement et serra le petit souriceau dans ses bras avant de sâendormir profondĂ©ment.
De retour dans son atelier, la Souris plaça la dent de Virginie Ă cĂŽtĂ© des autres dans sa collection. Pendant quâelle travaillait, elle pensa Ă combien dâenfants comme elle lui avaient fait confiance au fil des annĂ©es. Elle savait que sa mission nâĂ©tait pas seulement de rĂ©cupĂ©rer des dents, mais aussi dâaider les enfants Ă se sentir courageux et spĂ©ciaux.
Depuis lors, chaque fois quâelle partait en quĂȘte d’une dent, elle se rappelait du sourire de Virginie et de la grande diffĂ©rence quâun petit geste avait pu faire. Et ainsi, nuit aprĂšs nuit, la Souris continua son travail, apportant magie et joie dans le cĆur des enfants, lâun aprĂšs lâautre.
Fin. đŠ·