Dans un petit village oĂč les maisons avaient des toits rouges et les jardins Ă©taient remplis de fleurs, vivait Jordy, un ballon bleu trĂšs curieux. Jordy Ă©tait toujours attachĂ© Ă une corde dans la cour de la maison de Lucas, un garçon qui lâavait achetĂ© lors dâune foire. Bien quâil aimait regarder les enfants jouer, Jordy rĂȘvait dâexplorer le monde au-delĂ du jardin.
Un matin venteux, alors que Lucas jouait avec ses amis, une forte rafale arracha Jordy de sa corde. Libre pour la premiĂšre fois, le ballon sâĂ©leva vers le ciel. Au dĂ©but, Jordy Ă©tait ravi : il voyait des maisons petites comme des boĂźtes, des riviĂšres qui brillaient sous le soleil et des champs verts qui ressemblaient Ă des tapis. Mais bientĂŽt, il ressentit quelque chose dâĂ©trange : bien quâil soit libre, il se sentait aussi seul.
Tandis quâil flottait au-dessus dâune forĂȘt, Jordy entendit un bruit bizarre. CâĂ©tait un oiseau gris essayant de voler depuis une branche basse, mais incapable de sâĂ©lever complĂštement. Lâoiseau, nommĂ© Guille, regarda le ballon avec tristesse.
â Pourquoi ne volez-vous pas ? demanda Jordy.
â Je veux le faire, mais jâai peur de tomber, rĂ©pondit Guille. Tous les autres oiseaux se moquent de moi parce que je nâai jamais appris.
Jordy réfléchit un moment et dit :
â Moi non plus, je ne sais pas vraiment voler. Je me laisse simplement porter par le vent. Peut-ĂȘtre que nous pouvons nous aider mutuellement.
Guille sourit timidement et accepta. Ils dĂ©cidĂšrent de travailler ensemble pour surmonter leurs peurs. Jordy apprit Ă Guille Ă utiliser le vent Ă son avantage, lui expliquant comment sentir les courants doux et se laisser porter sans crainte. En Ă©change, Guille aidait Jordy Ă descendre quand il voulait explorer le sol. Avec ses serres, il tenait dĂ©licatement la corde de Jordy pour quâil puisse sâapprocher des fleurs, des arbres et des animaux de la forĂȘt.
Ensemble, ils vĂ©curent des aventures incroyables. Ils rencontrĂšrent un groupe dâĂ©cureuils qui collectionnaient des feuilles brillantes, traversĂšrent une riviĂšre sur le dos dâune tortue amie et assistĂšrent mĂȘme Ă une fĂȘte de lucioles qui illuminait toute la nuit. Jordy et Guille riaient beaucoup et partageaient des histoires sous les Ă©toiles.
Un jour, en explorant une colline Ă©levĂ©e, Jordy regarda vers le village oĂč il avait vĂ©cu auparavant. Il se souvint de Lucas et du jardin oĂč il passait ses journĂ©es. Pendant un moment, il ressentit de la nostalgie.
â Tu regrettes ta maison ? demanda Guille.
â Un peu, dit Jordy. Mais maintenant, je comprends que la libertĂ© est meilleure quand on a quelquâun avec qui la partager.
Guille hocha la tĂȘte et rĂ©pondit :
â Et moi, jâai appris que la peur ne disparaĂźt pas seule. Parfois, on a besoin dâun ami pour nous aider Ă la surmonter.
Cette nuit-lĂ , en observant les Ă©toiles, Jordy sentit que sa corde ne le limitait plus. Il avait trouvĂ© quelque chose de plus prĂ©cieux que la libertĂ© : une vĂ©ritable amitiĂ©. De son cĂŽtĂ©, Guille avait appris Ă avoir confiance en lui-mĂȘme et pouvait dĂ©sormais voler sur de courtes distances sans peur.
Le lendemain, Jordy et Guille dĂ©cidĂšrent de continuer Ă explorer ensemble. Ils savaient que le monde Ă©tait grand et plein de merveilles, mais ils savaient aussi que, tant quâils seraient cĂŽte Ă cĂŽte, chaque aventure serait spĂ©ciale.
Depuis ce jour-lĂ , le ballon bleu et lâoiseau gris devinrent des lĂ©gendes de la forĂȘt. Les animaux parlaient dâeux comme des meilleurs amis qui avaient prouvĂ© que, bien que nous soyons tous diffĂ©rents, nous pouvons nous entraider et apprendre les uns des autres.
Et ainsi, Jordy comprit que la libertĂ© ne signifie pas ĂȘtre seul. Parfois, la vraie magie rĂ©side dans le fait de trouver quelquâun avec qui partager le voyage.
Fin. đ