Mía était une fillette de neuf ans qui vivait dans une maison pleine de coins mystérieux. Son endroit préféré était le grenier, un espace rempli de cartons poussiéreux, de vieux meubles et d’objets oubliés. Un jour, en fouillant parmi les affaires de ses grands-parents, elle trouva quelque chose de spécial : une petite boussole cassée, cachée à l’intérieur d’une boîte en bois sculpté. L’aiguille ne tournait pas et le couvercle était rayé, mais Mía la trouva fascinante.
Elle décida de l’emmener dans sa chambre pour essayer de la réparer. Avec un peu de colle, un aimant trouvé dans la cuisine et beaucoup de patience, elle réussit à faire fonctionner la boussole à nouveau. Mais quand elle la tint entre ses mains, quelque chose de bizarre se produisit : l’aiguille ne pointait pas vers le nord comme les autres boussoles. Au lieu de cela, elle commença à bouger rapidement, indiquant la direction de la fenêtre de sa chambre.
Intriguée, Mía suivit la direction que la boussole indiquait. Elle traversa sa maison, descendit dans le jardin et finit par arriver devant un vieil arbre creux qu’elle n’avait jamais remarqué auparavant. À l’intérieur du tronc, elle découvrit un petit portail brillant qui semblait fait de lumière. Sans hésiter, elle y plongea la main et sentit tout tourner autour d’elle.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle se trouvait dans un endroit incroyable. C’était un monde où tout semblait sorti d’un rêve : des rivières de couleurs flottaient dans l’air, des animaux parlants marchaient sur des nuages, et des châteaux de cristal flottaient dans le ciel. Mais ce qui la surprit le plus fut de voir une autre version d’elle-même, une Mía plus grande, courageuse et créative, qui lui sourit avec éclat.
— Bienvenue, dit l’autre Mía. Je suis ton moi rêveur, la partie de toi qui imagine sans peur. Cette boussole t’a amenée ici parce que tes rêves oubliés ont besoin d’être retrouvés.
Mía ne comprenait pas très bien ce que cela signifiait, mais sa curiosité était plus forte que sa confusion. Suivant les indications de la boussole, elles commencèrent à marcher ensemble à travers des paysages magiques. Elles arrivèrent bientôt dans une forêt où les arbres avaient des feuilles faites de pinceaux et de toiles. Là, Mía se rappela qu’elle voulait être peintre quand elle était petite, mais qu’elle avait arrêté de dessiner parce qu’elle pensait ne pas être assez douée.
— Pourquoi as-tu arrêté d’essayer ? demanda son moi rêveur.
— Parce que mes dessins n’étaient pas parfaits, répondit Mía en regardant le sol.
— Les rêves ne sont pas faits pour être parfaits, dit son autre moi. Ils consistent à profiter du chemin. Ici, tu as l’occasion de récupérer ce rêve.
Mía prit un pinceau sur l’un des arbres et commença à peindre. Au début, elle hésitait, mais bientôt, elle se laissa emporter par la magie du lieu. Elle créa une peinture si belle qu’elle s’en étonna elle-même. Pour la première fois depuis longtemps, elle ressentit une joie profonde en créant quelque chose de ses propres mains.
En continuant leur voyage, la boussole les mena à une plage où les vagues chantaient des chansons. Là-bas, elles rencontrèrent une sirène qui leur expliqua que cet endroit représentait les rêves d’aventures que Mía avait imaginés autrefois. Elle se souvint qu’elle avait toujours voulu voyager et découvrir le monde, mais qu’elle avait cessé d’y penser parce qu’elle croyait que c’était impossible.
— Rien n’est impossible si tu commences avec de petits pas, dit son moi rêveur. Pourquoi ne pas commencer par explorer de nouveaux lieux ou apprendre sur d’autres cultures ?
Mía hocha la tête, enthousiasmée par l’idée. Assise sur le sable, elle écrivit une liste de tous les endroits qu’elle voulait visiter un jour. Chaque nom qu’elle notait faisait briller les étoiles dans le ciel encore plus intensément.
Le dernier endroit où la boussole les emmena fut une montagne couverte de lumières dorées. Au sommet, il y avait un miroir géant qui reflétait non seulement son image, mais aussi ses pensées les plus profondes. Mía vit toutes ses insécurités : la peur de l’échec, le doute sur ses compétences et l’inquiétude concernant ce que les autres pensaient d’elle. Mais elle vit aussi autre chose : une étincelle de courage qui avait toujours été là, attendant d’être découverte.
— Ces insécurités sont normales, dit son moi rêveur. Ce qui est important, c’est de ne pas les laisser te freiner. Les rêves que tu as retrouvés aujourd’hui te donneront la force de surmonter n’importe quel obstacle.
Mía comprit alors que la boussole ne l’avait pas seulement menée à des lieux magiques, mais qu’elle lui avait aussi montré des parties d’elle-même qu’elle avait oubliées. Elle avait trouvé le courage de poursuivre ses rêves et la créativité d’imaginer de nouvelles possibilités.
Quand elle retourna chez elle, tout semblait pareil, mais Mía savait que quelque chose avait changé en elle. Elle voyait maintenant le monde avec des yeux pleins d’espoir et de détermination. Elle plaça la boussole sur son bureau, comme un rappel que les rêves ne sont jamais vraiment perdus, ils attendent simplement d’être retrouvés.
Dès ce jour, Mía commença à travailler sur ses passions. Elle reprit le dessin, commença à lire des livres sur différents pays et écrivit des histoires sur des aventures imaginaires. Bien qu’elle soit restée la même fille timide qu’avant, elle avait désormais quelque chose de nouveau : la certitude qu’elle pouvait être courageuse quand elle en aurait besoin.
Et ainsi, grâce à la boussole des rêves perdus, Mía apprit que chacun porte en soi un monde plein de possibilités, prêt à être exploré. Il suffit d’un peu de magie et de beaucoup de cœur pour le découvrir.